- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Fougueuse Vanessa Wagner

Après un CD justement récompensé consacré aux variations, place au concert, où une partie du programme côtoie Schubert et Debussy. rend toute la sobriété nécessaire à Haydn dans un jeu où la pédale est toujours dosée, l'articulation nette et lisible. Les ornementations sont toujours très déliées, très libre, comme improvisées. Ce jeu droit et franc convient moins à Schubert : la Sonate en la majeur manque ainsi de lyrisme, le clavier ne chante pas. Unique déception, toute relative, d'un concert au programme exigeant.

C'est dans la seconde partie que la pianiste se révèle réellement. Son Debussy sonne violemment, débarrassé de toute mièvrerie inutile. C'est direct, massif, sans être lourd. Tous les plans sonores sont minutieusement détaillés, chaque ligne mélodique, si importantes, surtout dans la dernière pièce d'Estampes, Jardins sous la pluie, est mise en valeur. Une lecture étonnante, presque «virile», qui emporte l'adhésion. Les Cinque variazioni qui suivent sont du Berio «première manière», bien que cette partition ait demandée quatorze années de travail au compositeur. Ecrite en arche, hommage au sérialisme des années 50, l'œuvre est austère, «à la limite du pays fertile». rend justice à cette difficile pièce en offrant un jeu structuré et logique, tenant l'auditeur en haleine de bout en bout. Avec Rachmaninov nous retrouvons les premières amours de la pianiste, révélée au grand public par un CD sorti en 1996 chez Lyrinx. Elle baigne dans son élément, le son est généreux, la virtuosité sans failles.

La carrière de est encore discrète. Trop. Gageons que ce programme exigeant autour de la variation puisse la faire connaître au plus grand jour.

Crédit photographique : © Franck Courtès

(Visited 270 times, 1 visits today)