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Caterina Sagna au Festival d’Automne : le métier de danseur

Festival d’Automne

Un trio masculin et italien fougueux, énergique et bavard auquel répondent, par images interposées, trois figures féminines, de l’enfance à la maturité.

Trois joyeux garçons en costume sombre, chemise blanche et cravate, s’amusent avec la toile de parachute arachnéenne, délicate et enchevêtrée qui constitue le décor. Souriants et volontiers complices, avec leur œil vairon, ils se découvrent puis s’empoignent sur des airs populaires napolitains ou un Stabat Mater recueilli. Drôle, tendre, parfois loufoque, le trio de « pieds nickelés » n’est pas sans évoquer les garçons de la comédie italienne ou des films néo-réalistes dans leur réflexion naïve sur le métier de danseur.

Comme en écho, des figures féminines ponctuent le spectacle sous la forme de voix ou d’images filmées. C’est une grand-mère, une mère, une petite fille, dont on ne sait si elles sont mortes ou vivantes, esprits ou fantômes, comme le laisse entendre le sous-titre de la pièce Presque Oubliées Mais Peut-Etre Immortelles.

A mesure que les femmes, sur l’écran, prennent de la consistance – et surtout la célèbre Viviane De Muynck, interprète fétiche de Jan Lauwers – les hommes deviennent plus transparents, plus interchangeables. Ils se calquent sur les mouvements ou la présence physique des images pour trouver à nouveau leur place sur le plateau. Ce dialogue entre les femmes virtuelles et les hommes bien réels donne toute son étrangeté au spectacle, dont la générosité aimable n’est pas contestable.

Crédits photographiques © Patrizio Esposito

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