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Le jour où Tyler Bates s’arrêtera n’est pas encore arrivé !

Lorsque l'extraterrestre Klaatu (Keanu Reeves) atterrit sur la Terre accompagné d'un petit robot, des phénomènes étranges et spectaculaires font leur apparition. Alors que les dirigeants et les scientifiques de la planète tentent d'expliquer ce mystère, le docteur en biologie Helen Benson (Jennifer Connelly) comprend que loin d'être hostile, ce nouveau venu a pour mission de mettre en garde les humains contre les dangers qui les guettent.

Le film de Scott Derrickson est le remake du film homonyme réalisé par Robert Wise en 1951 et adapté d'une nouvelle de Harry Bates. Le compositeur du film, (300, Doomsday, Dawn Of The Dead) porte un lourd héritage puisque qu'il ne succède à rien de moins qu'une légende de la musique de film : Bernard Herrmann. Cette nouvelle collaboration pourrait indifférer de prime abord le mélomane averti : le style «bourrin» et réputé appauvri de , venu du rock, n'est pas du goût de tout le monde. Le compositeur américain divise, suscite les débats, comme Trevor Rabin ou Hans Zimmer en leurs temps. A cet égard, il était sans doute nécessaire qu'on s'attardât sur son dernier opus, malgré les succès mitigés du film.

Il faut bien l'avouer, le compositeur du Jour où la Terre s'arrêta s'en sort très honorablement, même si bien entendu cette partition moderne n'a rien à voir avec l'originale de Bernard Herrmann. Bourrée aux amphétamines, la musique du film de Scott Derrickson est dans la mouvance actuelle du film d'action : orchestre volumineux, percussions puissantes, chœurs imposants, plages sonores mystérieuses à base de bruits et de sons synthétiques.

A une différence près néanmoins : va plus loin que l'écurie d'Hans Zimmer dont le style inspire ou illustre encore la majeure partie des blockbusters hollywoodiens carburant à l'adrénaline (l'orchestration de 300 est souvent très proche de celle de Gladiator). Sa musique, athématique et expérimentale, sans concession et foncièrement violente, rappelle ici davantage les partitions de Christopher Young, de Brian Tyler, d'Elliot Goldenthal (on a pu précédemment noter des parentés entre Titus et 300) et de John Debney (The Last Days). Une approche rock et viscérale qui a sans doute déconcerté sur le péplum 300 mais qui trouve ici sa raison d'être. Même si d'un point de vue dramaturgique Tyler Bates n'innove pas, il livre avec Le Jour où la Terre s'arrêta une musique d'une radicalité intéressante et par instants jouissive (Aphid Reign) que les amateurs du genre apprécieront volontiers.

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