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Olivier Charlier joue Mozart

L'enregistrement live est à double tranchant. Celui proposé par , figure de proue de l'école française de violon, dans trois concertos de Mozart accompagnés par l' est un exercice de haute voltige.

Capté aux Flâneries de Reims en 2006, on y décèle l'émotion du concert et l'émulation in vivo. Celles d'un orchestre (sans chef) remarquable d'homogénéité, d'écoute et de musicalité et un violoniste tendu vers un idéal.

Un idéal technique, tout d'abord. Si la prise de son ne donnait à percevoir le murmure de la salle et n'atténuait la brillance des voix, on se croirait presque en studio. Pas un frôlement suspect : tout est impeccable et maîtrisé avec une discipline de fer, admirable, de bout en bout.

Puis un idéal stylistique de légèreté, de dynamisme et de noblesse partagé par l'orchestre. Enfin un idéal de candeur. Une spontanéité travaillée donne à ces pages une fraîcheur juvénile, leur distillant quelque énergie romantique (virtuosité défiant les lois de la gravité, à la Paganini).

Mais le live ne permet par tout. Et surtout, il ne permet pas ici d'apprécier toute la générosité du soliste. Certes, techniquement et stylistiquement tout est là, incontestablement, mais l'expressivité demeure ténue, prudente, ne s'épanchant que dans certaines cadences ou mouvements lents. Dans ces moments, le soliste fait pourtant preuve d'un lyrisme délicat, sans complexe, et d'une intériorité touchante. On se demande cependant quand l'orfèvre deviendra sculpteur, à l'image de l'orchestre, plus expansif, plus contrasté.

Une version de concert exemplaire néanmoins qui nous met face à un soliste distingué et un orchestre de chambre exceptionnel.

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