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John Ottman conspire avec Brian Singer dans Valkyrie

Valkyrie est le film historique le plus attendu de ce début d'année. Le film de Bryan Singer (X-Men, Superman Returns, The Usual Suspects) relate un événement majeur de la seconde guerre mondiale dont on parle rarement dans les manuels d'histoire : la tentative de coup d'état dont a été victime Adolf Hitler le 20 juillet 1944. L'opération Walkyrie était à l'origine un plan d'urgence en cas d'insurrection. S'inquiétant de voir le dictateur nazi précipiter le monde dans le chaos, le colonel Stauffenberg réussit à convaincre plusieurs officiers de l'armée allemande d'éliminer le Führer et d'utiliser le plan Walkyrie pour s'emparer du pouvoir. Bien que le complot ait échoué, le colonel Stauffenberg est devenu un héros en Allemagne. C'est d'ailleurs pourquoi le choix de Tom Cruise, scientologue notoire, pour incarner le protagoniste principal a pu susciter quelques inquiétudes à Berlin où le film a été tourné.

Pour la musique de film, Bryan Singer a fait appel aux services de son plus grand collaborateur : . Ce dernier est un homme résolument à part dans le monde de la musique de film puisqu'il est également monteur (y compris sur Valkyrie, ce qui sans doute facilite son travail de musicien) et réalisateur (Urban Legend 2).

La partition qu'il a bâtie pour le film de Bryan Singer se caractérise par une atmosphère sombre et pesante. Ce sont néanmoins des morceaux à l'orchestration lumineuse et claire qui marquent le mémoire du spectateur : They'll remember you, une ouverture chorale émouvante et maîtrisée, construite sur un texte de Gœthe (Wandrers Nachtlied) et The Officer's Club, une chanson chantée en allemand qui évoque non sans élégance les fêtes données à cette époque alors que la guerre fait rage.

Le registre de Valkyrie n'est pas le domaine de prédilection du compositeur, plus habitué à illustrer des films de super-héros ou des thrillers horrifiques. Le nouveau film de Bryan Singer lui permet donc de développer toutes ses aptitudes et de montrer au grand public une nouvelle facette de sa personnalité musicale. Même si l'écriture n'est pas toujours très recherchée (notamment dans le dernier morceau, Long Live Sacred Germany, pâle tentative d'égaler l'Adagio de Barber), il évite soigneusement les quelques poncifs du genre, ce qui est à apporter à son crédit. La tentative de diversification est prometteuse…

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