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Un bel hommage à Haydn

Haydn,

Les « concerts anniversaire » ne manqueront pas en cette année 2009. Voici l'un d'entre eux, dédié à la musique symphonique de Haydn. , l' : voici la promesse d'une interprétation de qualité, fidèle à la pensée du compositeur.

Le concert débute par l'ouverture de l'Isola Disabitata. Au cœur de l'ensemble, parmi les autres violoncellistes, se trouve  : l' joue sans chef, en tout cas sans battue. L'œuvre est rondement menée, musique fine et précise, sans accroc ni éclat excessif. Toute l'évidence musicale de Haydn est mise en valeur : on se coule avec délice dans des mélodies qui semblent familières même lorsqu'elles sont nouvelles, mais qui évitent cependant sans cesse l'écueil de la banalité.

Vient ensuite le Concerto pour violoncelle et orchestre en ré majeur. Bien entendu, en est à la fois le soliste et le chef. Sous son archet, chaque phrase est à la fois chantée et dynamique. L'ensemble sonne d'une façon parfaitement homogène avec, très naturellement, une grande complicité entre le chef et l'orchestre. Est-ce dû à une recherche d'expressivité qui déborde parfois de la précision technique ou à un accord préalable défaillant, on ne peut s'empêcher de regretter une justesse parfois approximative.

Du temps de Haydn, tous les concerts débutaient par l'une de ses ouvertures – non annoncée dans le programme, sorte de prélude incontournable au concert. C'est ce que nous explique Christophe Coin au début de la deuxième partie. S'inscrivant dans une démarche historique et pédagogique, il nous offre une ouverture de Franz Ignaz Beck, contemporain oublié de . L'occasion pour le public de découvrir la musique – tout-à-fait digne d'intérêt – de cet oublié de l'histoire de la musique.

Pour conclure la soirée, la Symphonie n°71 en si bémol majeur. Là encore, l'interprétation est servie par une grande fidélité d'exécution et une indispensable complicité entre les instrumentistes. Pourtant, si, à l'image du reste du concert, l'œuvre séduit par sa finesse, sa clarté et cette sorte d'évidence musicale, on ne peut s'empêcher de regretter une trop grande propreté, voire rigueur dans l'exécution. Certes, nous sommes là dans la recherche de fidélité historique, et l'esprit de Haydn est certainement respecté à la lettre, mais il reste finalement à la fin de ce concert le sentiment d'un manque : celui de l'émotion ou de la fantaisie.

Crédit photographique : Christophe Coin © Robert Deconchat

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