Né en 1971, François Leleux est un hautboïste français renommé loin à la ronde. Hautbois solo de l'Orchestre de Chambre d'Europe, membre de l'ensemble « Les Vents Français », il s'entoure de gens comme Emmanuel Pahud ou Eric le Sage et donne des concerts et des récitals sur les plus grandes scènes du monde et contribue à la création de nombreux opus contemporains.
Avec ce disque entièrement consacré à Mozart, François Leleux fait montre de sa virtuosité éclatante en proposant au surplus, une sonorité instrumentale d'une beauté à couper le souffle.
Les airs d'opéras parmi les plus célèbres du génie de Salzbourg connaissent sous la plume du musicien quelques arrangements ébouriffants sans pour autant que ceux-ci ne soulèvent un enthousiasme délirant. François Leleux s'est employé à exalter les possibilités techniques de son instrument dans un esprit qui rappelle le souci démonstratif d'un Frank Waxman ou d'un Pablo de Sarasate mettant le violon soliste en exergue à la faveur de leurs traitements d'extraits de l'opéra Carmen. Il en résulte, en l'occurrence, des mélodies volubiles croulant sous une pléthore d'effets rendant la musique de Mozart extrêmement bavarde. C'est un peu comme si l'on demandait à Papageno de faire des sauts périlleux les yeux fermés en sus de sa prestation au glockenspiel. Bien sûr, la prestation du hautboïste est de tout premier ordre, l'orchestre à l'avenant, mais cette virtuosité paraît ici un peu vaine. Bien plus intéressants, les ouvrages concertants d'une essence purement instrumentale jouissent de tous les tenants de la musicalité généreuse de François Leleux et des pupitres de la Camerata Salzburg, profilant leur lecture parmi ce qui se fait de mieux aujourd'hui en la matière.