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Une heureuse redécouverte, 170 ans plus tard…

Saluons tout d'abord le travail de redécouverte et le sérieux des recherches du Salon Romantique. L'authenticité a présidé aux efforts des artistes et des musicologues réunis autour de ce projet : les instrumentistes ont pour principe de jouer sur instruments d'époque, au diapason 435, et se réfèrent aux manuscrits ou aux éditions originales ; une notice éclairante nous guide et nous permet de suivre le déroulement de l'intrigue au fil des numéros.

avait lui-même – fait rare – arrangé et remanié son opéra-comique en deux suites pour quatuor à cordes, précédées d'une ouverture. Le tout avait été édité en 1839, puis longtemps considéré comme perdu. Près de 170 ans plus tard, la partition refait surface et voit son premier enregistrement mondial.

Guise ou les États de Blois est avant tout une musique narrative et descriptive. Les quatre archets relèvent ce défi : ils font revivre les intrigues de la Cour de France, les amours, les espérances, les illusions puis l'assassinat du protagoniste principal, le duc de Guise. Par moment, avec la belle sonorité du Guarnérius du premier violon Pierre Franck, on croirait presque entendre chanter : il incarne les voix humaines à s'y méprendre, de Guise à la petite laitière Paulette. Puis on se rappelle tout étonné qu'il s'agit d'un simple quatuor.

Les trois autres membres du quatuor insufflent aux différents mouvements une dynamique rythmique, épousant le lyrisme du premier violon. Les changements de caractère et de tempi se succèdent au rythme haletant de l'opéra : les styles les plus divers s'entrechoquent, du bel canto aux espagnolades, galops, romances et chansonnettes. parvient à nous immerger dans l'atmosphère des salons parisiens. Voilà un pan du XIXe siècle qui revit, avec ses rythmes de danse, ses harmonies romantiques, ses passions et ses tournures parfois déroutantes et légèrement désuètes…

Qui mieux que Les musiciens du Salon Romantique, déjà familiarisés avec les quintettes et les sonates de Onslow, pouvaient faire revivre cet opéra ? Bravo. À quand le prochain disque ?

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