Une réédition du livre de Jean-Pierre Pastori sur les Ballets Russes permet de commémorer le centenaire de la naissance d’un phénomène artistique qui envahît l’Europe de manière stupéfiante.
Jean-Pierre Pastori s’est attaché à une période précise, de juin 1914 à mai 1916, tumultueuse en raison de la guerre et des scissions internes à la troupe. On y retrouve l’esprit d’initiative incroyable de Diaghilev, sa foi en des évènements improbables, et sa permanente prise de risques. La lecture de ce livre est passionnante, car elle est rendue de manière imperceptible comme un journal de bord, avec les sentiments d’inimitié et d’affection entre les artistes, et la montée de l’importance des mécènes dont le rôle devient frappant dans ce nouveau siècle. Ludiques, des encarts dans le texte permettent de préciser certains points de biographie ou d’histoire de création de ballets. L’iconographie autorise toutes les rêveries, et l’on se prend à désirer à avoir vécu cette période intense d’inventivité et d’exploration chorégraphique, musicale, et de manière générale, théâtrale.
Il ne reste qu’à espérer que les hommages qui se mettront en place lors des saisons prochaines ne feront pas oublier le message d’innovation en matière de danse que les Ballets Russes avaient exploré en leur temps.