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Une soirée de charme de plus chez Chagall

Solistes de l'Orchestre Philharmonique de Nice

Il sera dit que cette saison, Chagall aura inspiré les musiciens du Philharmonique de Nice. Les soirées qui se sont succédées à intervalle régulier dans l'auditorium du Musée auront vu se produire par petits ensembles les musiciens de l'orchestre dans un répertoire de chambre dont la qualité ne s'est jamais démentie. Et le quintette de ce soir ne déroge pas à la règle. Loin s'en faut ! Si l'on pouvait regretter dans la première partie, un manque d'ensemble et quelques flottements dans l'unité, ce défaut fut relativement absent du Quintette de Dvořák.

En effet dans le premier mouvement du Quintette de Schumann les instruments s'exprimaient sans vraiment se répondre donnant plus l'impression d'une succession de notes. Mais la qualité des cadences venait contredire cette impression, pourtant présente encore au moment du finale plus rapide dont la justesse sur les accents semblait approximative. Le second mouvement laissa cette même impression de manque d'unité, malgré une grande douceur des cordes. La marche manquait en revanche de rigueur, de vie, de caractère et la justesse approximative de l'alto ne faisait que renforcer son exclusion de l'ensemble. Comme disait une auditrice, il semble comme enroué ! Dans la reprise de la marche il avait tendance à jeter ses notes, mais cet écart passé, il a rejoint l'ensemble pour un très très beau finale plein de vie, de caractère et de profondeur. Ce bel ensemble ne fut cependant pas repris sur le troisième mouvement entre l'alto et le piano. Mais très vite l'ensemble se reprend pour donner un très beau mouvement, rigoureux et dynamique, très enlevé, mais toujours légèrement déséquilibré. Toujours ce léger inconvénient sur les accents du quatrième mouvement, du moins entre les cordes et le piano. Les cordes s'étant de fait retrouvées. Toutefois, malgré cela, et c'est encore plus notable, les changements de tempo et surtout les ritenuti étaient parfaitement homogènes. Les fugues finales étaient, quant à elles, d'une fine beauté concluant sur un bel ensemble dans lequel on percevait l'écoute et la communion du quintette pour un excellent finale.

Changement complet d'atmosphère avec Dvorak. Le très agréable de la première partie devint excellent ! Les premières mesures marquaient cependant une différence d'interprétation entre le piano et le violoncelle, le dernier plus tendu, le premier plus fluide. Mais lors de la reprise, le violoncelle rejoignit le piano pour une très belle unité sonore. Dans l'intervalle le premier violon donna au public un très beau moment rejoint par un alto très fluide. Bel ensemble aussi lors des ritenuti et des legati, soulignés par une vraie vie des violons, parfaitement ensemble avec le piano. Une très grande finesse et une belle harmonie s'exhalaient des tutti et des nuances précises, véritable tapis sur lesquelles les notes du piano venaient s'écouler comme des gouttes de rosée. Retour d'un léger déséquilibre entre les cordes et le piano sur le second mouvement. Déséquilibre dans la fluidité du morceau avec des reprises aux attaques sèches et un alto dont la justesse faisait encore légèrement défaut sur le finale. Dans le troisième mouvement les musiciens peinent à se trouver, mais la qualité de leur jeu respectif balaye assez vite ce désagrément. Les musiciens au quatrième mouvement finissent par se retrouver pour un moment exceptionnel alliant l'extrême finesse des violons, l'excellence des enchaînements et culminant dans un finale enlevé d'une extraordinaire intensité !

Crédit photographique : Moïse recevant les tablettes de la Loi © Musée National Message Biblique – , Nice

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