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Un Chopin bien défendu mais pas encore assez !

Une musique qu'on ne peut plus lâcher dès la première note entendue : tel est le miracle renouvelé à chaque audition de l'œuvre pour piano de . Et les occasions ne manquent pas. Ainsi rétifs et profanes sont-ils conviés à se joindre aux innombrables auditeurs fascinés par l'art du maître polonais. Toutes ces lectures inspirées et ces interprétations stimulantes constituent le plus parfait antidote face au risque de fossilisation.

L'aventure se poursuit avec cet enregistrement réalisé il y a trois ans. Qu'en est-il de la pianiste japonaise (née en 1973), formée à Tokyo puis à l'Ecole Normale de Musique dans la classe de Germaine Mounier et enfin auprès d'Anne Queffélec ? A n'en point douter les qualités d'Akiyama en font une merveilleuse interprète. Mais dans cette confrontation impitoyable avec les plus grands pianistes « chopiniens », qui ont su magnifier et sublimer les Ballades et les Scherzi, la lutte s'annonce âpre.

Dans les premières, en dépit d'un jeu assuré et d'une construction solide, on regrettera un déficit de puissance et de volume sonore, sans doute aussi de vision pleinement intériorisée. Sa lecture des seconds, très honorable, demeure quand même à distance des transcendances délivrées par les références absolues. Elle pêche par une discrétion et une retenue dommageables, amputant ces musiques de la fièvre et des sentiments profonds qu'elles sont sensées délivrer.

Au total, le résultat paraît inégal mais plaisant, avec ce qu'il faut pour séduire les amateurs. Tout cela à condition d'oublier temporairement les sommets absolus gravés par Murray Perahia (Sony), Maurizio Pollini (DG), Krystian Zimerman (DG), Ivo Pogorelich (DG) et Abdel Rahman El Bacha (Forlane). Signalons la présence de bruits parasites aussi gênants que désagréables. Le génie de Chopin, face à la pléthore d'interprétations disponibles, exige en effet l'excellence.

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