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Célébrons Boccherini qui célèbre les femmes

Eduqué au sein d'une famille d'artistes, donna son premier concert à l'âge de treize ans. Malgré ce commencement précoce, sa carrière musicale fut tourmentée et il semble que ce grand compositeur ne fut jamais reconnu à sa juste valeur de son vivant. Encore méconnu à notre époque, cet hommage de la part de et Mattia Rondelli est plus que le bienvenu. Boccherini est surtout connu pour sa production instrumentale, ce nouveau disque montre qu'il est bien dommage de passer à coté de ses œuvres vocales. La grande soprano qu'est nous donne une interprétation juste et toute en finesse sous la direction de Mattia Rondelli dont la baguette fait reluire l'œuvre de Boccherini.

Le Stabat Mater composé en 1781 est sans conteste un chef d'œuvre. Le compositeur réussit une louange à la vierge souffrante tout en célébrant la beauté du geste de son fils qui va vers la mort. Le savoir faire de Boccherini se retrouve dans sa capacité à lier son thème à des tons harmoniques donnant naissance à un ensemble d'une grande richesse. A l'origine cri de souffrance, ce morceau devient un hymne adressé à la fois à la Vierge, à la mère qui sommeille en elle et à la chanteuse qui tient ce rôle.

Cette gloire à la féminité continue dans le Récitatif et Airs Académiques G. 458 intitulé « Misera, dove son !… Ah non son io che parlo ». Dans cette pièce, Fulvia, protagoniste féminin de l'Ezio de Metastasio, se débat entre sa passion pour un jeune homme et l'amour filial qui l'unit à son père. Cette fois encore le compositeur réussit la prouesse de faire correspondre les sons aux sujets. Les contradictions de l'héroïne partagée entre l'angoisse, la tristesse, la panique et la colère s'entendent et se transmettent à l'auditeur par un mélange de tons savamment orchestré. L'auteur rend alors un hommage à la femme amoureuse ainsi qu'à la fille, respectueuse de son père.

Enfin, telle une musique à la gloire de Boccherini cette fois, ce disque se termine sur la Symphonie n°18, composée de trois mouvements : un allegro assai en fa majeur, suivi par un andantino pour cordes seulement en si bémol puis par un allegro vivace en fa. Ce choix ne doit rien au hasard, le premier mouvement de cette symphonie fut rajouté par Boccherini comme ouverture instrumentale de son Stabat Mater en 1800. Le compositeur montre alors sa maitrise d'une œuvre instrumentale caractérisée par la variété des thèmes utilisés.

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