- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Bach mention Kurtág

, le spécialiste de la forme courte, héritier tout à la fois de Bartók et de Webern, était à l'honneur dans l'écrin classique du Théâtre du Jeu de Paume d'Aix-en-Provence, avec au programme les œuvres du maître largement inspirées de Bach. Ouverture des festivités avec l'imposante HiPartita pour violon solo, suite de huit courts mouvements. Voilà une œuvre qui, mal défendue, perd tout intérêt. La preuve avec Hiromi Kikuchi, violoniste à la sonorité pauvre, à l'intonation fluctuante (Kurtág n'utilise pas les micro-intervalles), qui nous livre un pensum long de plus d'une demi-heure… La violoniste est pourtant dédicataire et créatrice de l'œuvre et une des principales interprètes de Kurtág. L'engagement ne fait pas défaut, les idées sont bonnes, elle défend cette musique avec conviction, mais tout cela pêche par manque de sûreté technique.

et son épouse Márta forment sur scène comme à la ville un couple inséparable depuis 62 ans. Serrés devant un piano droit dans ce petit théâtre, c'est presque un concert «à la maison» auquel le public est convié. Aussi bien dans Játékok que dans les Transcriptions le compositeur joue avec la sourdine de son instrument, obligeant celui-ci à être légèrement amplifié pour être audible. Nous entendons ainsi clairement toutes les harmoniques étouffées propres à l'instrument d'étude, dans un répertoire de pièces pédagogiques hissées au rang de chefs d'œuvres. Que ce soit d'après un folklore hongrois imaginé (Játékok, qui signifie «jeux» en hongrois) ou de simples transcriptions à quatre mains de chorals de Bach, les époux Kurtág, pourtant pianistes accomplis, se refusent à toute virtuosité : le public est «leur» invité, il est donc inutile de faire une démonstration de pyrotechnie pianistique. La plupart des grands-parents racontent des histoires à leurs petits-enfants. Les Kurtág se contentent de leur jouer du piano.

Crédit photographique : DR

(Visited 240 times, 1 visits today)