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Alexandre Tansman : un cycle orchestral à l’image du XXème siècle

Avec ce troisième volume, Oleg Caetani achève avec succès le cycle symphonique d' – un quatrième disque va sortir prochainement, consacré aux symphonies pour orchestre de chambre. En réalisant les premières discographiques des Symphonies n°2, 3, 6, 7 et 9, et en attendant une hypothétique redécouverte de la partition de la première symphonie composée en Pologne en 1917, actuellement perdue, le chef italien a permis de reconstituer un corpus qui illustre à merveille le XXème siècle, ses gloires, ses conflits politiques et artistiques.

Pour la gloire, la Symphonie en la mineur, ou Symphonie n°2 a été créée à l'Opéra Garnier en mai 1927 par Serge Koussevitzky devant le Tout-Paris musical, et fut reprise par le chef aux Etats-Unis dès le mois de novembre pour la première diffusion radiophonique d'un concert du Boston Symphony Orchestra. La Symphonie concertante fut créée en 1932 au Palais des Beaux-Arts sur une commande de la reine de Belgique et en sa présence. L'aspect concertant est représenté par un quatuor pour piano, la commande exigeant en effet que l'œuvre soit écrite pour le Quatuor Belge à clavier (piano, violon, alto et violoncelle). Brillance, élégance, couleur de la Symphonie n°2 sont bien représentatives de la légèreté des années folles, tandis que la Symphonie n°3 séduit par ses influences néo-baroques et jazzy.

Pour les conflits politiques, Tansman les a connus de près puisqu'il a dû fuir la France en 1941 pour trouver refuge à Hollywood où il composa ses symphonies américaines n°5 (1942) et 6 (1944) – voir le volume 1.

L'après-guerre fut celle du retour en France et du conflit artistique qui vit Tansman conserver son style néo-classique dans un monde musical qui s'était radicalisé. Cette période est illustrée par le volume 2 et par les Quatre Mouvements pour orchestre (1967-1968). Composée dix ans après la Symphonie n°9, laquelle ne fut jamais jouée du vivant du compositeur, les Quatre Mouvements marquent un retour de Tansman dans la forme symphonique avec une inspiration retrouvée et dans un langage plus rude, plus en phase avec son époque.

Sur le plan interprétatif, ce volume est le plus convaincant de l'intégrale par l'engagement des musiciens et il marque l'aboutissement du travail de fond mené par avec l'Orchestre de Melbourne. Pour découvrir l'œuvre orchestrale d', ce dernier volume est recommandé en priorité, suivi immédiatement du volume 1. Le volume 2, pâtissant d'une moindre inspiration tant du compositeur que des musiciens, est à écouter à titre d'approfondissement.

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