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Programme tout en mineur avec Jean-Frédéric Neuburger

Dernier concert dominical de l'année 2009 pour l' devant un public toujours fidèle mais plutôt moins jeune qu'à l'accoutumée, le programme consacré exclusivement au grand répertoire germanique n'étant sans doute pas étranger dans ce constat.

Au pupitre, un jeune chef canadien d'origine japonaise, , actuel directeur musical du Vancouver Metropolitan Orchestra, une formation dont la mission se rapproche assez de celle de l' (l'insertion professionnelle de jeunes musiciens).

Brahms tout d'abord, et son Ouverture tragique, que le chef aborde de manière fougueuse (un peu trop), martiale, mais en privilégiant la mise en valeur des vents au détriment des pupitres de cordes, notamment des violoncelles et des contrebasses.

Dans la seconde œuvre au programme, la Symphonie Inachevée de Schubert, les passages mystérieux et tendus (beaux solos de hautbois et de clarinettes), ceux martiaux et dramatiques (trombones) de l'allegro moderato, la sorte de marche funèbre que constitue le deuxième mouvement sont bien rendus par les différents pupitres de l'orchestre, même s'il on peut regretter un manque d'homogénéité et de rigueur dans le pupitre des violons et des altos (les attaques notamment) et à nouveau un manque d'épaisseur dans les cordes graves.

Mais l'attraction de ce concert résidait surtout dans la venue du pianiste , soliste du Premier Concerto pour piano de Brahms. À quelques jours de ses 23 ans, le jeune homme impressionne par sa maturité dans cette œuvre dense et plutôt sombre (écrite par un Brahms de vingt-cinq ans ! et mal comprise à sa création). Grâce à un jeu réfléchi, sans esbroufe, puissant, avec tout le poids du corps, le pianiste dialogue et se fond dans l'orchestre – une des particularités de ce concerto – avec une assurance qui suscite l'admiration, malgré quelques petits dérapages dans le premier mouvement. Le dialogue avec l'orchestre semble bien fonctionner, on remarque également de beaux solos dans chez les bois et au cor (premier et deuxième mouvement). La vigueur du troisième mouvement permet enfin au pianiste de se lâcher pleinement, notamment dans la courte cadence et, après un passage plus mélancolique d'exploser dans le final. gratifie le public d'un bis, toujours en mineur, une transcription de la sicilienne de la deuxième Sonate pour flûte et clavecin BWV 1031 de Jean-Sébastien Bach.

Crédit photographique : © DR

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