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Souvenirs de Leipzig de Johan Svendsen

a étudié au Conservatoire de Leipzig, comme Grieg, et les deux compatriotes auraient pu être rivaux s'ils n'avaient été amis. Svendsen a en fait très peu composé, consacrant l'essentiel de son temps à la direction d'orchestre. Même s'il partageait l'intérêt de Grieg pour le folklore norvégien, il n'a pas cherché à secouer le carcan académique allemand, et, bien qu'il fréquentât Wagner et Liszt, on perçoit surtout l'allégeance à Mendelssohn dans ces œuvres composées entre 1874 et 1877. On ne peut donc s'empêcher de trouver bien convenues les pièces de concert Roméo et Juliette et Zorahayda, malgré leur élégance certaine. Les Rhapsodies norvégiennes éveillent plus l'intérêt : les thèmes populaires, qui séduisent par leur entrain bonhomme, sont tout de même trop peu travaillés pour ne pas finir par se ressembler tous. Cette musique chasse l'ennui par son habileté harmonique et par son orchestration légère et variée, proposant le même genre de plaisir sans prétention que les œuvres de Vaughan Williams sur des motifs folkloriques. La quatrième Rhapsodie semble vouloir prendre plus d'envergure, mais retombe vite dans des formules connues.

Le très bon niveau technique de l'orchestre danois est appréciable. soigne la transparence et les couleurs, au point d'émousser quelquefois la précision rythmique. Pour découvrir le compositeur, mieux vaut commencer par ses deux Symphonies, nettement plus roboratives et consistantes : les a aussi enregistrées pour Naxos, avec le Bournemouth Symphony Orchestra, et il en existe des versions par Mariss Jansons (EMI) et Neeme Järvi (Bis). On raconte que c'est d'ailleurs en entendant la réussite de son collègue que Grieg aurait interdit qu'on joue son seul essai dans le genre symphonique.

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