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James Horner, avatar de lui-même…

Impossible de passer à côté d'Avatar en cette fin d'année. Douze ans après Titanic, le nouveau film de fiction de James Cameron, présenté comme le film le plus cher de tous les temps (300 millions de dollars hors marketing) et sans doute à tort comme une révolution technologique sans précédent, fait les choux gras de tous les critiques de cinéma, alimentant un buzz qui dure depuis fin 2008. C'est en effet à la même époque que Steven Soderbergh, réalisateur de Solaris, s'est exclamé que c'était le «truc» le plus incroyable qu'il avait vu.

Longuement mûri par son auteur qui y pensait depuis les années 80, cette fresque en relief de près de trois heures est pour les deux tiers réalisé en image de synthèse. Elle raconte l'aventure de Jake Sully, un marine tétraplégique qui sous la forme d'un avatar infiltre les Na'vi, autochtones de la planète inhospitalière Pandora.

La musique est composée par avec qui James Cameron avait déjà travaillé sur Titanic.

La première chose qui frappe dans un premier temps, ce sont les ressemblances avec les précédentes musiques du compositeur. Chose qui n'a rien d'étonnant puisque est coutumier du fait. Ainsi les deux premières notes harmonisées du thème d'Avatar sont identiques à celles du thème de Titanic, popularisé par Céline Dion. Une similitude avec un thème tellement connu qu'il provoque malgré soi une «attente» et empêche le mélomane averti de s'immerger totalement dans la musique du film. Plus problématique, on devine en écoutant la 11e piste que , sans doute contraint, n'a pas réussi à s'éloigner du temp-track, visiblement constitué de la musique de Gladiator. Cette parenté avec la partition de Hans Zimmer est flagrante et provoque de nouvelles attentes qui gâchent un peu l'écoute..

Les autres ressemblances sont plutôt la marque d'un «style». Il semble en effet que les réminiscences de partitions antérieures soient une façon pour James Horner d'opérer une nouvelle synthèse de ses recherches : les chœurs sont ici utilisés de manière plus expressive que dans Titanic; les percussions tribales d'Apocalypto, les instruments ethniques de Willow, les textures dramatiques de Braveheart sont intégrées à l'orchestre, et les appels de cuivres typiques de Troy arrivent en général à point nommé.

Le résultat de toute cela est un panachage de sonorités new age/ethniques et de musique orchestrale hollywoodienne plutôt bien fait, parfois très joli mais trop banal et tape à l'œil pour convaincre tout à fait.

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