Comme chaque année, l'Orchestre philharmonique de Berlin se produisait, devant des milliers de spectateurs, sur la scène en plein air de Waldbühne à Berlin. Ce cru 2009, dirigé par Simon Rattle, était 100 % russe, avec des partitions de démonstration que l'on assimile peu aux conditions de plein air.
Assez inégal dans le grand répertoire (la récente intégrale des symphonies de Brahms est assez décevante), Rattle présente d'indéniables affinités, avec la musique russe. À la tête de son ancien orchestre de Birmingham, le chef anglais avait gravé, pour EMI, de belles versions des pièces de Chostakovitch, Prokofiev et Rachmaninov.
Dès les premières mesures des quelques extraits du Casse-Noisette proposés par le chef, on est conforté dans les facilités de Rattle a cerner l'aspect chorégraphique de ces partitions. Il faut dire que les bois de l'orchestre berlinois se rappellent leurs glorieux enregistrements et s'ébrouent avec plaisirs dans cette musique de fête.
Spécialiste des musiques du XXe siècle, Rattle a beaucoup fréquenté Stravinsky, mais son enregistrement du Sacre du printemps avec Birmingham (EMI) souffrait d'idées mal canalisées. Rien de tel à Berlin, avec un orchestre qui avance, tout caréné et vrombissant, sous une battue puissante et précise. La technique de la phalange permet à Rattle de faire ressortir des détails et de travailler la puissance de l'orchestre à bras le corps.
Grand connaisseur des concertos de Rachmaninov, l'imposant Yefim Bronfman allie la puissance et la musicalité dans un Rach 3 fignolé avec sens de la musique et du spectaculaire.
Ce beau concert, s'achève, comme de coutume, avec une interprétation de Berliner Luft de Paul Lincke.