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Un peu de poésie avec István Várdai

Comme on approuve le jury du Concours de Genève qui, le 27 octobre 2008, a décerné son Premier Prix de violoncelle au jeune hongrois  ! Déjà lauréat du Concours Tchaïkovski (3e Prix) et du Concours de l'ARD à Munich, le jeune musicien –22 ans à l'époque- ne fait que confirmer, grâce à cette distinction supplémentaire, qu'il est un interprète sur lequel on peut désormais miser.

Un mot vient immédiatement à l'esprit dès l'entame du Concerto pour violoncelle d'Elgar : élégance. Une qualité jamais prise en défaut et qui n'empêche pas l'archet de se faire intense ou d'atteindre un lyrisme frémissant lorsqu'il le faut. L'introspection l'emporte toujours sur la démonstration de force ce qui, dans ce concerto, est indispensable. , à la tête de l', est un partenaire honnête mais qui ne sort pas de son rôle d'accompagnateur.

Le Conte de Janáček, inestimable chef-d'œuvre de la littérature pour violoncelle, est interprété avec beaucoup de musicalité, un très beau sens narratif et une intelligence dramatique sans faille. La Sonate pour violoncelle et piano de Prokofiev, créée en 1950 par Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter est rendue par Várdai avec une souplesse remarquable et un raffinement inégalable. Certes, son archet est, ça et là, un peu timide pour le compositeur de L'Amour des trois oranges mais est-ce un véritablement un défaut si l'on pense à la fatuité d'un Maisky (DG) ?

S'il existe des enregistrements plus aboutis –ou saisissants- de chacune de ces œuvres et même si ses graves manquent un peu de profondeur, nous donne à entendre du très beau violoncelle et prouve sans complexe que la poésie fait encore partie de ce monde. Il se révèle être un virtuose à la musicalité délicate et un artiste raffiné. Une très belle découverte en somme…

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