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A la source de la poésie populaire slave

Chœur de Radio-France

Dans le cadre du programme musical «Culture des sons, son des cultures», et le Chœur de Radio-France mettent en lumière la richesse de la musique populaire slave, et offrent un regard très intéressant sur la manière dont quatre figures emblématiques de la musique tchèque et serbe ont su puiser dans leurs traditions musicales pour concevoir la musique de leur temps.

A travers Smetana, dans les Chœurs à trois parties pour voix de femmes, le chant traditionnel prend des accents patriotiques et nostalgiques. Les thèmes sont champêtres et bucoliques, et les voix de femmes rendent agréablement la douce simplicité de la poésie dans Mon Etoile, et s'animent davantage dans Les Hirondelles.

Puis vient Martinů, qui, même expatrié en France, puis aux Etats-Unis, revient fréquemment au folklore tchèque, notamment en puisant dans les recueils de poésie populaire de Sušil et Erben, dont l'importance culturelle est majeure. La grande clarté d'expression musicale, l'effet de spatialisation et de plein air saisissent l'auditeur dès les premières mesures, et les sopranos et altos du Chœur de Radio-France s'illustrent dans sa parfaite maîtrise des nuances et des couleurs.

La beauté de la construction musicale saisit plus encore chez Janáček, qui, formé par l'un des plus importants compositeurs de chœurs sur des poésies populaires et patriotiques, est pétri de ce folklore. L'intensité dramatique est révélée par la puissance vocale des chœurs d'hommes, avec de beaux solos de ténors. L'humour surgit dans l'étonnant air traditionnel des Moustiques.

Enfin, le programme s'achève sur les Quatre extraits Rukoveti de Mokranjac, où les tableaux sonores, aux intonations orientales, s'enchaînent magnifiquement. Hommes et femmes se répondent en contrastes chaleureux.

La prestation du Chœur de Radio France était impeccable, mais la maîtrise parfaite des nuances et des tempi n'ont pas toujours réussi à communiquer la chaleur des chants populaires, l'intensité de l'expression transparaissait presque davantage des gestes d'. C'est justement toute la difficulté de chanter un passé dense, une histoire vraie que l'on n'a pas vraiment vécue. Néanmoins, la richesse sonore de ces chants populaires n'en pas été entamée.

Crédits photographiques : Chœur de Radio France © Christophe Abramowitz

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