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Rautavaara, les concertos !

Après le succès de son coffret consacré aux symphonies de Rautavara, Ondine compile ses douze concertos. À l’inverse des symphonies, les concertos de Rautavaara n’offrent pas une perspective de son évolution stylistique car le compositeur ne s’est lancé dans l’aventure concertante qu’en 1968 avec son concerto pour violoncelle. À la fin de ces années 1960, le compositeur est déjà un créateur confirmé avec, à son actif, quatre symphonies, un opéra et de nombreuses pièces pour orchestre ou de musique de chambre. Qui plus est, à l’exception du concerto pour clarinette et des concertos pour piano n°2 et n°3, toutes les œuvres de ce coffret ont été composées entre 1968 et 1981. Ces musiques présentent donc de belles similitudes artistiques. À travers les instruments solistes (piano, violon, violoncelle, contrebasse, harpe, flûte, orgue) et les variations de la nomenclature orchestrale, on ne cesse de percevoir le talent du compositeur à suggérer des teintes et des ambiances dans une esthétique néo-romantique aux climats vaporeux. La science de l’orchestre est une autre facette du génie de ce compositeur avec un savoir-faire intuitif dans l’utilisation des pupitres et la création de climats à la fois romantiques, pointillistes et aux textures fragmentées. Si l’on pense souvent à Prokofiev ou Chostakovitch, il est réducteur de limiter le compositeur à ces deux prestigieuses références. Rautavaara parvient à tisser un monde sonore, certes classique, mais personnel et farouchement indépendant. Si le concerto pour oiseaux et orchestre « Cantus Articus » a fait la réputation du créateur avec ses chants d’oiseaux du nord de la Finlande, c’est le concerto pour violon de 1977 qui s’impose comme le grand chef d’œuvre de cette somme par la magie de ses teintes et la maîtrise de sa structure.

Tout au long de ces partitions, les solistes et les orchestres, essentiellement finnois, se surpassent pour rendre grâce à ces partitions.

Ce coffret est un grand apport à la vulgarisation mondiale des œuvres de Rautavaara, mais pour offrir une première approche du style de ce musicien, il est préférable de se tourner vers ses symphonies.

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