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Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna, genre oblique

Autour du personnage de Jeanne la folle, une digression loufoque sur la différence.

Dans un décor de carton mousse, qui figure une forteresse espagnole, quatre soignants en blouse grise, col blanc et bottines passent une jeune femme à la question. Comme au jeu des chaises musicales, il y a toujours un fou (ou supposé l'être) vêtu d'une nuisette de soie rose et quatre gardiens interchangeables, affublés de la même austère blouse grise. À ces derniers incombent les regards sévères et inquisiteurs sur l'être fragile qui est en leur pouvoir. Avec une présence parfaite, la plantureuse , la fine et quatre autres danseurs se lancent tour à tour dans des monologues délirants, des marches cadencées ou des solos inspirés.

Entre la langue poétique et absurde d'un Georges Appaix et l'humour quotidien des Deschiens, les textes de et font mouche. Si les allusions historiques à cette reine espagnole, fille des Rois catholiques et mère de Charles Quint, qui passa la quasi-totalité de son règne en réclusion, sont peu nombreuses, l'atmosphère hispanisante est assurée par la musique. Enregistrée, il s'agit de cuivres traditionnels. Sur scène, Geoffroy Tamisier, à la trompette et , aux percussions, interviennent avec pertinence et humour. C'est d'ailleurs la participation de chacun à la dramaturgie, instrumentistes compris, qui fait le sel de cette fantaisie théâtrale, musicale et chorégraphique, un brin loufoque et délicieusement absurde.

Crédit photographique : © Brigitte Eymann

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