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Petits motets français de Henry Du Mont

Comme César Franck au XIXe siècle, est originaire de Belgique et a fait une carrière d'organiste et de compositeur en France. Né en 1610 près de Hasselt, il s'installe à Paris en 1638 où il devient quelques années plus tard organiste titulaire de la Paroisse Saint-Paul dans le Marais (poste qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1684).

À l'occasion du quatre centième anniversaire de sa naissance, les solistes du proposent une sélection de motets avec instruments et basse continue, tirés du recueil des trente-cinq Cantica Sacra que du Mont publie en 1652 (édition réalisée par Jean Lionnet pour le Centre de Musique Baroque de Versailles en 1997, rééditée récemment). C'est après cette publication qu' se voit confier un premier poste à la Cour de Louis XIV, en tant que claveciniste du Duc d'Anjou. On connaît mieux ses grands motets (Magnificat, Super Flumina Babylonis, Dialogus de anima, Nisi Dominus…) d'où l'intérêt de cette publication, même si certains de ces petits motets ont déjà été enregistrés (In lectulo meo, Panis angelicus, Cantate Domino, Christus natus est). L'originalité de ces pièces vocales réside dans le fait qu'à l'époque, la musique religieuse en France est surtout polyphonique. L'usage de voix solistes soutenues par la basse continue, avec l'intervention d'instruments concertants (basse de viole, violon) constitue donc une nouveauté, venue d'Italie (Viadana, Grandi, Cifra…). Ces motets sont destinés à la liturgie (psaumes, imploration du pardon, célébrations de Saints, Saint-Sacrement…), parfois pour une occasion précise : Noël, période de Carême ou Pâques.

Les solistes du , ici trois sopranos, deux ténors (dont , qui dirige l'ensemble), deux basses, interprètent ces différents motets avec un souci d'homogénéité dans l'équilibre, le fondu des voix, même si se détache souvent la soprano Caroline Weynants. L'effectif varie d'un motet à l'autre, en tutti, à deux, à trois, à quatre voix égales ou mixtes (et même quelques solos dans le Christus natus est), l'accompagnement instrumental également, évitant ainsi toute monotonie. Afin de reconstituer ce qu'ont pu entendre les paroissiens de Saint-Paul, les chanteurs ont enregistré ce programme autour de l'orgue de tribune de l'église Saint-Jean l'évangéliste de Beaufays (Wallonie), tenu par Freddy Eichelberger, ce qui donne une toute autre ampleur au continuo, comparé à un simple orgue positif. L'organiste, qui utilise parfois des accessoires pittoresques (le rossignol dans le motet à deux sopranos Quae est ista), interprète également quelques pièces seul (Allemandes, Pavanes) qui ponctuent agréablement ce programme vocal.

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