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Blue Lady (revisited) : Carolyn Carlson passe le flambeau

transmet son solo emblématique des années 80 au danseur et chorégraphe finlandais . Comment interpréter l'amour et la vie d'une femme vingt-cinq ans après ?

Danseur puissant et physique, le finlandais – chorégraphe lui-même – n'a pas la même fascinante présence que lorsqu'elle créa le solo Blue Lady en 1983 au Teatro La Fenice à Venise. Tourné dans le monde entier, ce solo autobiographique, en tout cas extrêmement personnel, a contribué à sa gloire planétaire. Il a aussi sensibilisé toute une génération à la danse contemporaine, prête à accueillir les expérimentations de la nouvelle danse française des années 80.

Vingt-cinq ans plus tard, fallait-il transmettre ce solo – reflet de l'amour et de la vie d'une femme, mais aussi d'une époque – à un danseur ? L'extraordinaire performance de ne peut être remise en question. Mais pourquoi un homme pour un solo si féminin, si lié à l'enfantement, la maternité, l'épanouissement des femmes ? Pourquoi un danseur si terrien pour une figure si aérienne et éthérée ?

La maîtrise technique de Tero Saarinen lui permet d'occuper le plateau avec force et détermination. Sur les nappes planantes de la musique de , il roule des épaules musclées dans une posture qui tient plus du faune que de la longue dame blanche. Plus douteuse est la volonté de la chorégraphe d'avoir transmis telles quelles certaines parties très féminines. Affublé d'une longue robe, le danseur a parfois l'air d'un travesti. L'intérêt de ce solo tenait à la personnalité, à la présence et au physique très particulier de . Le mimétisme souhaité par la chorégraphe pour son interprète ne dégage pas la même magie. Drapé dans un tissu élastique rouge ou vêtu d'une large robe noire, comme l'attestent les images d'archives projetées en fond de scène, il reste un homme.

Crédit photographique : © Anna Solé

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