L'énergie entraînante et communicative du jazz manouche, le centième anniversaire cette année de la naissance de Django Reinhardt, la qualité du choix de l'iconographie et des musiques, tout était réuni pour faire de ce Django Reinhardt un excellent ouvrage d'initiation destiné aux 6-10 ans.
Si tous les éléments énumérés précédemment sont bien présents, l'ouvrage pose la question du public auquel il s'adresse. Stéphane Ollivier travaille aux « Inrockuptibles », où il rédige portraits, chroniques de disques et portraits de fond. Si la qualité informative de son texte est irréprochable, il laisse l'impression d'avoir écrit un article de fond pour jeune public, disons pour les 10-14 ans, plutôt qu'un texte d'initiation pour très jeune public. L'amateur de jazz se réjouira d'entendre Nuages dans sa version originale de 1940 et dans une adaptation de 1953, tout comme il goûtera les improvisations de Coleman Hawkins avec Django dans Honeysuckle Rose. Il appréciera aussi que les morceaux soient entendus dans leur quasi-intégralité, avec de courts textes intercalés. Ces qualités sont autant de défauts pour l'enfant d'école primaire, qui a besoin d'être entraîné par le conte dans le monde merveilleux du jazz, et ne peut pas être laissé seul face à la musique, même en si bonne compagnie.
Pour une initiation à Django et au jazz manouche adaptée aux enfants de 5 ans et plus, Babik, l'enfant du voyage interprété par son petit-fils David Reinhardt (paru chez Actes Sud Junior fin 2009) est à privilégier.