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Musique de chambre de Jean Huré

, compositeur français originaire de Gien, compte parmi ceux qui sont injustement oubliés en dépit de leur considérable talent. A partir de 1895, il vécut à Paris en tant qu'interprète (successeur d'Eugène Gigout au grand orgue de Saint-Augustin en 1926), pédagogue (le livret précise que Maurice Ravel envoya étudier Manuel Rosenthal chez Huré) ainsi que critique musical et musicologue. Excepté quelques musiques de chambre et mélodies, ses œuvres, notamment celles de grande envergure (symphonies, musique de scène…) restent souvent inédites et attendent toujours d'être publiées.

En première partie de ce disque, la Sonate pour violon et piano, est d'une longueur inhabituelle car l'exécution nécessite une quarantaine de minutes. Ses quatre mouvements contiennent chacun une indication en français : Dramatique, Lent, Avec grâce et fantaisie, et Finale. On y décèle des influences de Debussy, de Ravel, de Fauré, même s'il affirmait n'appartenir à aucun courant ; certains passages élégants et exquis, surtout dans le deuxième mouvement, feront le bonheur des mélomanes, mais dans l'ensemble, l'impression est assez disparate. Cependant, la qualité de l'interprétation, assurée par et , fait souvent oublier la maladresse de la composition.

Le Quintette pour piano et cordes, écrit d'un seul mouvement, fut créé à Paris en mai 1912 par Georges Enesco au premier violon. Un peu à la manière d'une musique à programme, ou bien d'un tableau ou d'un poème musical, il est construit autour de plusieurs motifs cycliques et propose des images à l'instar de la musique de ballet du début du 20e siècle. Les cinq parties d'instruments s'entremêlent comme par enchantement, dans une écriture originale, mise en évidence par une exécution inspirée, envoûtante, voire charnelle.

L'excellente prise de son rend le jeu des musiciens clair : les cordes chaleureuses, bien équilibrées entre elles, et le clavier limpide.

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