Dans un maelström d'idées bouillonnantes, un groupe de performers mené par William Forsythe fait preuve d'une énergie intense. De cette proposition forte et colorée émergent des fulgurances dansées.
Tout droit sortie d'Alice au pays des merveilles, Dana Caspersen, la compagne du chorégraphe qui est de toutes ses créations depuis fort longtemps, fait office d'aiguillon à cet étrange spectacle dont le sens nous échappe parfois. Sorcière maléfique, elle continue ses imprécations sardoniques au milieu des gesticulations des danseurs. Extraits de films, répliques de théâtre ou tirades d'opéra, paroles de chansons cultes ou populaires sur un air de tragédie, le procédé est connu, souvent drôle. La juxtaposition des mots et des gestes est cocasse et le talent de Dana Caspersen fait le reste.
Sur le plateau, des moments de danse intenses, nocturnes, alternent avec des instants collectifs plus joyeux, plus brouillons mais très festifs. Les danseurs de la Forsythe Company n'ont pas oublié d'être excellents interprètes, singuliers et participatifs. Avec I don't believe in outer space, créé en novembre 2008 au Bockenheimer Depot de Francfort où la compagnie est en résidence, William Forsythe continue son entreprise de déconstruction de la danse dans des spectacles hybrides et complexes.
Crédit photographique : © Dominik Mentzos