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Mr Cobbett’s phantasies

Salon musical au Palais Garnier

Le succès des opéras de Britten profite au répertoire britannique : comme l’Opéra-Comique accompagnait l’an dernier Albert Herring d’un cycle de concerts, l’Opéra de Paris propose, parallèlement à la reprise de Billy Budd, ce programme de musique de chambre. Les explications bienvenues d’Hélène Pierrakos évoquent le mécène Walter W. Cobbett (1847-1937). Ce singulier homme d’affaires consacrait l’essentiel de son temps à la musique de chambre : il a notamment commandité des œuvres pour revivifier le genre de la fantaisie élisabéthaine. Vaughan Williams marque ce modèle, peu contraignant, de son empreinte folklorique et rhapsodique, alors que le jeune Britten (dix-neuf ans), corrosif et implacable, dessine des figures déjà très personnelles, qui gagneront plus tard en humanité. Bridge, qui a lui aussi composé une fantaisie pour Cobbett, évoque la Renaissance dans son Lament pour deux altos. Achevé en 1912, son Sextuor, qui semble reprendre les poncifs de Franck, Brahms et Fauré, demeure une pièce assez fade malgré la qualité de l’écriture.

Les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra démontrent de sérieuses qualités pour la musique de chambre, capables d’un son diaphane pour Vaughan Williams, coupant pour Britten. Le début du concert les trouve assez timides, peut-être, mais ni la familiarité de Vaughan Williams ni la concentration du Lament n’en souffrent vraiment. Dans Britten, l’engagement se fait plus palpable, au point que l’âpreté des cordes tranche un peu trop sur la délicatesse du hautbois, et que la progression de la partition n’est pas maîtrisée dans toute sa subtilité. Enfin, le Sextuor de Bridge bénéficie d’un son d’ensemble bien nourri et de phrasés élégants.

Crédit photographique : photo © Eric Lacrouts

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