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Deux Fischer pour le prix d’un

Après Amsterdam et Londres, c'est à Paris que l'Orchestre de Chambre d'Europe donnait ce programme qui était également retransmis en direct sur Internet (et disponible en streaming pendant quelques semaines, sur le site Arte Live Web, et ceux de la Cité de la Musique et de la Salle Pleyel).

En guise de hors d'œuvre, l'orchestre proposait la pétillante ouverture de l'Italienne à Alger de Rossini, avec une disposition particulière des instrumentistes : premiers violons, violoncelles, contrebasses à gauche du chef, les vents au milieu, les altos et les deuxièmes violons à sa droite. La formation est très à son aise dans ce répertoire plein d'esprit, notamment les cordes, légères et précises, tout comme les solos de hautbois de Ramon Ortega, avec un pupitre de percussions important (pas de timbales, mais, en plus de la grosse-caisse, cymbales et clochettes), qui rapproche cette ouverture de celle de Mozart dans l'Enlèvement au Sérail. Se joignait ensuite aux musiciens la talentueuse (et elle est également pianiste !), soliste du Concerto pour violon de Mendelssohn. Elle en propose une lecture élégante et sensible, pleine de finesse dans les phrasés, sans abuser du vibrato, bien accompagnée par l'orchestre. Pour la plus grande joie du public, offre en bis un extrait de la deuxième sonate d'Ysaÿe, Obsession, qui cite Bach et le thème du dies irae.

C'est à nouveau avec Rossini que débutait la deuxième partie de ce programme, mais cette fois une œuvre de jeunesse (1809), rare, ses Variations pour instruments obligés (solos d'instruments à cordes, de la flûte et d'une clarinette), que le chef a déjà enregistré (Channel Classics). La pièce, avec l'intervention successive des solistes, permet aux musiciens de briller, et de s'amuser, mais reste cependant assez anecdotique.

La bonne humeur se poursuivait avec l'œuvre (également de jeunesse) qui clôturait ce concert, la Symphonie n°5 de Schubert, résolument la plus optimiste de ses pages orchestrales, et un hommage à la symphonie classique (Haydn, Mozart). Convoquant un effectif relativement réduit (cordes, quelques bois et deux cors), elle convient parfaitement à l'Orchestre de Chambre d'Europe, ne bridant pas les instrumentistes dans l'humeur joyeuse (mais aussi tendre et mélancolique, dans l'Andante con moto) qui se dégage de l'œuvre. Une lecture vive, nerveuse, qui permet à nouveau d'apprécier la qualité des pupitres et la cohésion de l'ensemble.

Crédit photographique : © Kasskara

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