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Alexandre Tansman à l’école de Paris

On cite rarement le nom d' parmi les compositeurs qui firent le prestige de Paris entre les deux guerres mondiales, alors qu'il y fut un artiste reconnu : arrivé de Pologne en 1919, il avait l'estime de Ravel, Bartók, Stravinsky, et Koussevitsky.

Les œuvres pour violoncelle et piano réunies sur cet album témoignent d'ailleurs de son succès auprès des grands violoncellistes de son temps : elles sont écrites pour Casals, Maurice Maréchal, Gregor Piatigorsky et Gaspar Cassado. La Sonate de 1930 et les Deux pièces de 1931 reflètent l'esprit moderniste qui domine alors le milieu musical parisien : harmonies fauréennes, tournures néoclassiques et rythmes swing s'y mêlent avec distinction. La Fantaisie de 1936, d'un style plus épuré, évoque Schumann par son caractère fuyant, presque instable à force de cultiver l'irrégularité rythmique. Après avoir émigré aux États-Unis pendant l'Occupation, Tansman revient en France dès 1946, mais son œuvre, toujours abondante jusqu'à sa mort, est vite éclipsée par des courants plus radicaux. La Partita de 1955 confirme son goût pour la concentration formelle et la polyphonie dissonante, agrémentée de quelques accents folkloriques. Les Quatre pièces faciles sont de jolies danses baroques destinées aux jeunes musiciens.

L'interprétation est globalement excellente, d'une fluidité qui convient au style limpide de Tansman. Le violoncelliste assume avec beaucoup de panache des parties parfois retorses (surtout la Partita écrite pour Cassado) et des phrasés souvent tortueux. Au piano, fuit avant tout l'opacité, au point de sacrifier une partie des couleurs. Ces pièces avaient déjà été enregistrés par des labels polonais confidentiels, elles sont maintenant accessibles aux amateurs de ce répertoire.

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