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Rafal Blechacz, un récital enthousiasmant

C’est avec la venue de Rafal Blechacz que se clôturait cette saison de Piano **** Salle Pleyel. Vainqueur en 2005 du fameux Concours Chopin de Varsovie (avec en outre quatre prix spéciaux), trente ans après son compatriote Krystian Zimerman, le pianiste fait depuis une solide carrière internationale.

À peu de choses près, son programme ressemblait à celui qu’il avait donné l’an dernier au Théâtre des Champs-Élysées : Bach, Mozart (la même sonate !), entracte, Chopin.

De Bach tout d’abord, la première Partita pour clavier, qu’il aborde avec beaucoup d’assurance, mais on regrette un manque de respiration, des tempos un peu précipités et une main droite qui pourrait être plus chantante.

Changement d’univers avec la Sonate K 570 de Mozart, jouée également sans traîner, avec une grande probité, que ce soit dans la fraîcheur, l’espièglerie des premiers et troisièmes mouvements, la mélancolie de l’Adagio central.

Rafal Blechacz clôturait la première partie de ce programme avec de la musique française, en l’occurrence le triptyque Pour le piano de Claude Debussy. Une grande variété dans le toucher, la capacité d’être expressif et non purement digital (y compris dans la Toccata), sans abuser de la pédale, appelle tous les éloges.

Anniversaire oblige, c’est un bouquet de pièces de Chopin qui constituait la deuxième partie de ce concert. Blechacz navigue, c’est un euphémisme, en terrain connu : outre le premier prix au Concours Chopin, il a notamment déjà gravé chez Deutsche Grammophon les Préludes et les deux concertos. Mise à part une interprétation un peu rapide de la Barcarolle, c’est du grand art, aussi bien dans la construction du premier Scherzo que dans la noblesse des danses, quelques Mazurkas et la très célèbre Polonaise « héroïque ». Le pianiste fait un usage modéré du rubato, le plaisir de jouer est évident, et il sait être majestueux sans être lourd dans la dernière œuvre. Le public, nombreux et enthousiaste en redemande, et obtient deux rappels du pianiste polonais, Chopin encore, un Nocturne, puis un mouvement de la Sonate op. 2 n°2 de Beethoven.

Crédit photographique : Rafal Blechacz©Felix Brœde – DG

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