Après une année calme sur le front des parutions discographiques de Simon Rattle et de son philharmonique de Berlin on découvre un ravissant digipack consacré à l'intégrale du casse-noisettes, partition qui fut au cœur des traditionnels concerts berlinois de la fin de l'année 2009. Si la musique russe n'est pas centrale dans le cœur du répertoire du chef anglais, elle lui réussit pourtant admirablement bien ! Quant à l'orchestre allemand, il avait une revanche à prendre : son seul enregistrement intégral de la pièce, sous la battue de Seymon Bychkov (Philips), est certainement l'un des pires de son histoire !
La beauté plastique de l'orchestre est l'atout majeur de cette nouvelle gravure. La rondeur de la sonorité des cordes, la musicalité des bois ou la précision des cuivres, imposent une prestation orchestrale de haut vol. Quant au chef, il se plaît à faire virevolter les notes dans une optique chorégraphique et enthousiasmante. Tout compte fait, Sir Simon Rattle qui a souvent tendance à découper les partitions, en une succession de micro-évènements, est à son affaire dans les multiples séquences du ballet.
Ce disque est une belle lecture et certainement la référence moderne avec le disque de Gergiev (Philips). C'est par ailleurs, avec la symphonie n°9 de Mahler (EMI), le meilleur aboutissement orchestral du chef et de son orchestre. Rattle est dans Tchaikovsky, à son meilleur ! Espérons que Emi lui demande de poursuivre ses investigations au lieu de nous proposer le musicien dans des lectures où il n'apporte rien de neuf à des discographies surchargées.