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Hommage à Constantin Silvestri

Certaines parutions de niches s'avèrent passionnantes autant en terme de patrimoine interprétatif que de répertoire. Il en va ainsi pour ce double hommage à qui s'affirme comme l'un des meilleurs disques historiques de ces dernières années.

mena une belle carrière avant un décès prématuré, à l'âge de 55 ans, des suites d'un cancer. Il enregistra pour EMI de nombreux disques (un coffret hommage fut diffusé par le label Belart reprenant des licences) et accompagna les grands solistes de l'époque pour leurs sessions pour la firme anglaise. Silvestri faisait partie de ces excellents chefs, peu carriéristes, qui passeraient désormais pour des génies, mais qui souffraient alors de l'ombre encombrante de certains de leurs contemporains ! La grande histoire d'amour musicale du chef fut son mandat (1962-1969) à la tête de l'orchestre anglais de Bournemouth. Le chef apporta à cette valeureuse formation son expérience et la phalange acquit une belle reputation internationale avec des enregistrements qui firent dates. Le label BBC Legend nous offrit quelques témoignages de concerts intéressants, mais il revient à Nimbus de nous offrir le meilleur du meilleur.

La défense de l'œuvre de George Enescu fut l'une des constantes de la carrière du chef qui participa à la première roumaine de l'opéra Œdipe. La symphonie n°1 et les deux suites pour orchestre sont de redoutables partitions qui nécessitent un charisme artistique et un sens de la construction pour être transcendées ! Silvestri se lance à brides abattues, mais avec sens du rythme, des couleurs et des transitions dans ces pièces qui pourraient sonner de manière pompeuse ! Ces témoignages effacent facilement les versions honnêtes mais peu concernées de Lawrence Foster (EMI/Erato), de Christian Mandeal (Arte Nova) et surtout Guennadi Rojdestvensky et Horia Andreescu (Marco Polo). Silvestri parvient à replacer Enescu dans son époque, en insistant sur ses particularités, ses influences populaires, romantiques ou francophiles (magnifique travail sur les timbres dans la suite n°2).

Les Trois pièces pour cordes du compositeur Silvestri sont passionnantes. Redoutables techniquement (quel bel exercice pour le travail d'orchestre !), ces petites pièces tirent vers une musique populaire savante du plus bel effet. Les autres compléments sont du meilleur niveau avec une symphonie Classique de Prokofiev enthousiasmante, une symphonie n°29 de Mozart cernée avec intelligence et des Danses slaves pétaradantes mais jamais vulgaires.

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