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Chefs-d’œuvre mozartiens par Philippe Herreweghe et l’Orchestre des Champs-Elysées

On retrouvait avec plaisir l'Orchestre des Champs-Elysées dans le théâtre éponyme où il fut en résidence dans les années 1990, à l'époque où la salle était dirigée par Alain Durel. Ce concert s'inscrivait dans le cadre d'une grande tournée européenne que consacre aux chefs d'œuvre tardifs de Mozart, avec le Requiem comme plat de résistance, précédé d'une symphonie. Une recette qui semble fonctionner, le concert parisien affichant quasiment complet, et un programme qui surprendrait presque tellement on a tendance maintenant à associer le chef gantois et cet orchestre au répertoire romantique et post-romantique (Beethoven, Schumann, Bruckner, Mahler…).

A Paris, nous avions donc droit à la Symphonie n° 40 en première partie, une œuvre que Mozart, dans une situation financière délicate, compose à Vienne l'été 1788. Avec un effectif relativement important (4 contrebasses, 6 violoncelles…), , comme d'habitude économe en geste, propose une interprétation vive et nerveuse (qui peut décontenancer les partisans d'un certain hédonisme sonore dans ce répertoire) se caractérisant par l'urgence, la prise de risque, mais également le soin porté aux nuances. Le caractère dramatique de l'œuvre est bien rendu et l'on apprécie la sonorité chaude des bois, la virtuosité des cordes dans le final Allegro assai, haletant.

La seconde partie de ce concert était donc consacrée à l'inévitable Requiem (mais on ne s'en lasse pas… ), une œuvre que a enregistré à la fin des années 1990 chez Harmonia Mundi. Il en propose une version dramatique, habitée, qui convainc et peut s'appuyer, ce n'est pas une surprise, sur un chœur de tout premier plan (l'élément primordial dans cette œuvre) : son Collegium Vocale de Gand et des membres d'un autre chœur européen que Herreweghe a constitué récemment pour pouvoir interpréter du répertoire plus tardif. Ce nouveau chœur répète lors de sessions à l'Accademia Chigiana Siena, en Toscane, une des patries du chef. Les trente deux choristes sont remarquables de présence, de précision dans les fugues, les différents pupitres sont homogènes, du beau travail ! Le plateau de solistes mérite également des éloges, même si ces voix, que l'on connait surtout dans le répertoire baroque, manquent parfois de projection. Une mention particulière pour le ténor , un timbre magnifique.

Crédit photographique : Philippe Herreweghe

© Michel Garnier

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