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Matei Varga et Ben Schoeman, piano du bout du monde

L'Athénée Roumain à Bucarest est un condensé de la salle Pleyel, des théâtres du Châtelet et des Champs-Elysées. A la fois par sa richesse architecturale et musicale. Un lien viscéral à la musique et quarante-quatre ans de communisme le remplissent vite, deux fois plus vite lorsque les têtes d'affiches viennent de loin.

Ce soir, un programme comme il en manque a Paris, pour deux piano, réunit le pianiste Sud-Africain Ben Schœman et , un de ces jeunes talents roumains que l'Occident s'est approprié après l'avoir distingue dans divers concours internationaux.

A l'image du répertoire très diversifié écrit pour deux pianos, le programme est intense et prenant, une sorte de condensé de piano romantique. Doués d'une technique brillante et ce qu'il faut de sens de la scène pour pimenter le spectacle, les deux pianistes ont donné un quatre mains de Schubert lyrique, sombre et tourmenté. Après des variations sous forme de rêverie (Schumann), le duo présente Trois danses de Dinu Lipatti pleines d'entrain et d'accents dramatiques.

Point culminant, la Suite no2 de Rachmaninov (et plus particulièrement la Romance et ses entrelacs volubiles) révèle deux pianistes aux tempéraments complémentaires même fusionnels, qui pensent l'ensemble autant que le détail, qui jamais n'étalent leur aisance d'équilibristes et qui peuvent nous emmener loin dans l'intimité d'un compositeur. Bien que La Valse de Ravel n'ait eu du ballet que l'apparence (Diaghilev), de viennois ou de français que le parfum et que le parodique l'ait emporté sur le naturel, ce duo a de l'avenir. Mélange parfait de singularité et d'intuition musicale partagée, il est porteur d'émerveillement

Credit photographique : © Matthew Sussman

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