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Offrandes lyriques

, souffrant, n'a pu diriger ce beau programme viennois et fut remplacé par , un chef plutôt discret, spécialiste du répertoire du XXe siècle. Sa battue fluide et précise sert bien le laconisme des Six pièces de Webern (dans la version révisée de 1928), obtenant de l'orchestre la concentration nécessaire pour l'impressionnante quatrième pièce. La mélancolie de la dernière est convenablement rendue. Dans les trois mouvements de la Suite lyrique adaptés par Berg, en revanche, le manque de définition sonore ressemble beaucoup à de la prudence. L'Andante amoroso, pourtant animé par le chef, paraît comme émoussé, l'Allegro misterioso est plutôt en place, mais trop statique, et le dernier mouvement a des jambes de coton.

LaSymphonie lyrique, qui inspira la Suite de Berg, demeure finalement assez rare, victime sans doute de l'hégémonie de Mahler dans les programmes symphoniques parisiens. Le mélange des couleurs, l'expansion des nuances, les interventions de valeureux solistes sont là, et pourtant, la rutilance caractéristique de l'œuvre demeure absente. Il faut reconnaître à , sobre et posé, le mérite de veiller à la continuité musicale plutôt que de noyer les chanteurs dans des maelströms cuivrés. On a simplement l'impression, par moments, d'un lourd chariot qui s'immobilise sous son propre poids. et , s'ils n'expriment guère les aspirations bouddhistes des poèmes de Rabindranath Tagore, sont très à l'aise dans ce style. Le baryton fait admirer son élégance habituelle et sa projection sans défaut, mais demeure trop indifférent dans son intervention finale. , à l'émission ferme, conjugue intelligence et volupté, et, mieux coordonnée avec , elle offre les meilleurs moments d'une soirée somme toute satisfaisante, compte tenu, surtout, du changement tardif de chef.

Crédit photographique : © Monika Rittershaus

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