- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Un beau Bach de circonstance par Chailly

Ce dernier volume de la trilogie que le chef d'orchestre a consacré à Bach est certainement le plus convaincant de la série. Après une Passion selon Saint-Mathieu intéressante mais inaboutie et des Brandebourgeois assez pertinents, le chef apporte une vision passionnante de l'Oratorio de Noël.

Le grand atout de cette lecture réside dans la direction du chef italien. Sa battue à la fois allégée et coloriste apporte une vigueur et une énergie latine à cette musique. Le chef a complètement intériorisé l'approche des baroqueux et son travail sur les tempi et les couleurs allie à la dynamique et le sens de la progression dramatique. L'orchestre du Gewandhaus lui offre une précision, une justesse stylique et une beauté des timbre que l'on a très rarement rencontré ! Qui plus est le chef fait briller les moindres recoins de la partition avec une superbe mise en avant des détails de l'orchestration magnifiés par des musiciens virtuoses.

Du côté des chanteurs, la distribution s'intègre à merveille dans le tissus orchestral. Il faut saluer le côté « équipe vocale » de chanteurs stylistiquement parfaits qui ne tirent jamais la couverture sur eux mais qui sont attentifs au texte et aux sollicitations du chef. Le résultat musical étant tellement léché que l'on peine à réaliser qu'il s'agit d'une bande de concert !

Il s'agit donc de la nouvelle référence de l'œuvre sur instruments modernes (même si la lecture de Peter Schreier pour Philips est à connaître). Du côté des authentiques, les références restent les mêmes : Nikolaus Harconcourt (DHM plutôt que Teldec), René Jacobs (Harmonia Mundi), Philippe Herreweghe (Virgin) ou encore Masaaki Suzuki (Bis). Cela étant, bien au-delà d'une querelle entre les fidèles du classicisme et les fans de l'historicisme, cet album est un des grands disques de l'année.

(Visited 289 times, 1 visits today)