Les trompettistes ne peuvent pas s’empêcher de reprendre et de transcrire les partitions célèbres des siècles passés et d’en adapter d’autres aux possibilités techniques des trompettes actuelles. À ce niveau, les évolutions de la facture, au XIXe siècle, ont permis pour les instruments issus de la famille des « cuivres » de passer de l’âge de pierre à la civilisation industrielle (en grossissant volontairement le trait !). Il n’empêche, il est extrêmement grisant, pour un instrumentiste à cuivre, de s’ébrouer avec bonheur, dans des partitions virtuoses, même si, bien évidemment, ce n’est musicologiquement parlant pas franchement défendable ; mais quand la précision technique rencontre la musicalité, ce n’est que du bonheur !
Etoile montante de la trompette britannique, la sémillante Alison Balson se déchaîne dans un programme 100% « Italie baroque ». La sonorité à la fois ronde et étincelante de la jeune femme s’appuie sur un sens des phrasés et une technique qui se joue des écarts dans les tessitures. La prestation soliste est autant assurée qu’élégante ! Pour parfaire ce moment de musique, la jeune femme est accompagnée d’un ensemble ad-hoc écossais qui lui apporte un service « presque authentique » avec des couleurs vives, des tempi bondissants et une belle palette de couleurs.
Bien évidemment, les musicologues fervents détesteront cet exercice, mais les amateurs de musique, de virtuosité, de classe et de cuivres ne laisseront pas passer cet album jovial et chaleureux en cette période de fêtes frigorifiées !