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Lettres de Van Gogh, sans intérêt

Avouons-le d'emblée, (ou Frid) n'est pas connu. Et il y a fort à parier que cet état de fait ne changera pas après l'écoute de Lettres de Van Gogh, présenté comme un mono-opéra pour baryton et ensemble de chambre donné en création en 1975 à la Maison des compositeurs de Moscou. En effet, Grigory Samuelovitch Fried est né en Russie en 1915, ce qui explique sans doute en grande partie pourquoi sa musique s'inscrit d'abord dans le cadre exigé du réalisme socialiste conventionnel. Malgré un sévère formatage politique et esthétique, il abandonne brutalement, dans les années 1970, ses bases fondamentales pour embrasser la musique sérielle et d'autres techniques contemporaines de composition.

La lecture de son catalogue renseigne sur la prolixité de son travail, bien que son œuvre la moins méconnue soit un autre opéra de chambre Le Journal d'Anne Frank (1969) d'après le célèbre récit. Une grande partie de son action s'inscrit dans l'éducation musicale de la jeunesse et plus largement dans sa fonction de propagandiste au service du pays. Dans ces registres, il acquiert une relative notoriété au cours des années 1970. Peintre lui-même, il a exposé et a laissé deux livres de mémoires. Pour revenir à Lettres de Van Gogh, d'après les lettres de Van Gogh à son frère Theo, il s'agit de phrases déclamées par un baryton performant et rigide, Sergey Yakovenko, et d'illustrations musicales plus ou moins intéressantes confiées à huit instrumentistes habiles certes mais coincés par un propos limité.

Une vingtaine de sections se succèdent sans grande variété. Ainsi très (trop) rapidement l'attention décline et l'intérêt se réduit comme peau de chagrin. Pour spécialistes seulement.

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