- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Beethoven par Paavo Järvi, en vidéo  !

En matière de symphonies de Beethoven, les stocks de DVD sont assez minces. Jusqu'à la fin de l'année 2010, le mélomane ne pouvait compter que sur l'inévitabe somme gravée par Karajan (DGG) et par une intégrale dirigée par Abbado captée à Rome (TDK) ; les deux musiciens officiant avec le même orchestre : la Philharmonie de Berlin. Presque simultanément, deux nouveaux coffrets font leur apparition dans les bacs : une captation viennoise où Christian Thielemann officie à la tête de la philharmonie de Vienne (C Major) et ces bandes de concerts en provenance de Bonn.

avait déjà fait un malheur dans Beethoven en enregistrant, en studio, pour RCA, ces symphonies avec son orchestre philharmonique de chambre allemand. Les volumes séparés avaient été très largement salués dans ces colonnes comme «la» grande référence des années 2000. À la tête d'un orchestre admirable, le chef se plait à faire exploser les tempi, les contrastes et les dynamiques emportant tout son petit monde dans une transe symphonique joviale et pugnace. Cette nouvelle captation vient en conclusion d'une longue série de concerts mondiaux et donc au terme d'une aventure artistique sans cesse remise sur le métier et sans cesse peaufinée dans ses moindres détails. Le résultat est éblouissant autant dans la forme générale de ce cycle que dans l'interprétation de chaque symphonie idéalement replacée dans son époque et dans l'évolution artistique du compositeur. Ce voyage musical est un véritable bonheur humain dont on se lasse pas et qui s'impose comme une pierre angulaire de la vidéographie. Il faut aussi saluer une réalisation dynamique et énergique qui rend compte de la virtuosité des interprètes et qui rend hommage au travail d'orchestre. Le réalisateur Christian Kurt Weisz comprend la musique qu'il filme, c'est assez rare pour être souligné !

En complément, un intéressant documentaire «The Beethoven Project» nous plonge au cœur de la démarche des interprètes. L'accent est mis autant sur le chef que sur les musiciens, montrant que ce travail est une addition d'énergies collectives où personne ne vient tirer la couverture sur lui. On suit les artistes en concert, en répétition, mais aussi à domicile. Cette sincérité et cette simplicité donnent un éclairage bienveillant et positif sur des femmes et des hommes portés par les plus hauts critères d'exigence.

Devant un tel niveau d'excellence, on se doit de pester devant le service éditorial minimum de Sony ! Outre l'absence de sous-titrage du documentaire et de la symphonie n°9, les notices de présentation sont exclusivement en anglais et le coffret qui englobe ce boîtier, gros et laid, n'est en rien «désirable». Ce box est sans aucun doute un incontournable et il est plus que dommageable d'en rester à ce moins disant à la fois cheap et insuffisant !

(Visited 603 times, 1 visits today)