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La tentation d’Eve de Marie-Claude Pietragalla

décortique l'idéal féminin dans un solo one woman show raté au Palace.

Toutes les figures de la femme sont convoquées dans ce solo : l'Eve primitive, la femme guerrière, la femme corsetée, la femme libertine, la ménagère, la femme d'affaires débordée… Mais toutes ces femmes se ressemblent sous les traits de , ancienne danseuse étoile de l'Opéra de Paris, passée avec pertes et fracas par la direction du Ballet de Marseille et désormais chorégraphe indépendante.

Dans ce solo – qui n'en est pas un – semble avoir oublié tout ce qu'elle a appris à l'école de danse, ou les grands rôles qu'elle a pu danser sur la scène du Palais Garnier. En tant que chorégraphe, elle ne fait preuve d'aucun talent d'écriture, et se révèle incapable d'interpréter avec son corps une gestuelle un tant soit peu identifiable. Elle agite ses longs bras, fait pivoter son torse dans de dérisoires pirouettes, saupoudre le tout d'un ou deux grands battements et baptise cette recherche de mouvement le « théâtre du corps ». Soit !

Ridicule quand elle se pique de théâtre, récitant Molière ou Marceline Desbordes-Valmore, elle est grotesque quand elle évoque le Lac des Cygnes (n'est pas qui veut !). Il est grand temps que quelqu'un descille les yeux de cette artiste qui n'est ni comédienne, ni chorégraphe et même plus danseuse. Clichés, poncifs et lieux communs s'enchaînent dans des tableaux où seuls les costumes et les accessoires ont le beau rôle. Mégalomane, narcissique, l'artiste illustre grossièrement ses travers en choisissant (souvent à contre-sens) des extraits musicaux sélectionnés pour leur dimension spectaculaire. Quel gâchis !

Crédit photographique : © Pascal Elliott

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