Après avoir revisité Astor Piazzolla (Café 1930 – Tangos), l'Ensemble Contraste (piano, violon, alto, violoncelle) propose cette fois un florilège de tubes tirés de la comédie musicale anglo-saxonne et francophone, dans des arrangements réalisés par le directeur musical de l'ensemble, le pianiste Johan Farjot. On trouve donc successivement des extraits du Magicien d'Oz, My Fair Lady, West Side Story, de l'opéra Porgy and Bess, mais aussi de Cats, Les Misérables ou Starmania, en passant par les musiques des films de Jacques Demy. Pour interpréter ces pages, l'Ensemble Contraste a réuni des artistes lyriques au premier rang desquels Karine Deshayes, mais également le saxophoniste de jazz Raphaël Imbert et des artistes de la chanson française (Emily Loiseau, Albin de la Simone…), ainsi que la chanteuse du groupe folk Moriarty, Rosemary Standley. Ce crossover made in France fonctionne bien avec cette dernière (It ain't necessarily so), Emily Loizeau (Cheek to cheek) ou Raphaël Imbert (Somewhere over the rainbow ou I got rhythm), moins avec les artistes issus de la «sphère classique». Les arrangements concoctés par Johan Farjot sont pourtant assez réussis, variés, soignés, mais les voix posent problème. Trop lyriques, travaillées, pas assez spontanées, elles font souvent regretter les versions originales de ces comédies musicales ou leur adaptation cinématographique solidement inscrites dans l'imaginaire collectif.
On sent bien à l'écoute de cet album que les artistes se sont fait plaisir, avoue néanmoins préférer les expériences comparables menées par des artistes américains tels Thomas Hampson, Renée Fleming ou Dawn Upshaw.