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Festival Présences 2011 : Salonen à travers les âges

Présences est de retour, dans sa forme originelle, ou presque. Loin de la Maison ronde, le premier concert était en fait un préambule à la quinzaine consacrée au chef d'orchestre et compositeur . Musique de chambre et causerie trouvent au sein de l'auditorium de l'Institut culturel Finlandais un espace plus approprié que la vaste salle du Châtelet.

Après une présentation du héros du festival de la part de l'inénarrable face à un Salonen détendu à l'humour caustique, place à la musique lors de ce «mini-concert», formé de trois œuvres chambristes reflétant trois périodes créatrices.

Lachen verlernt (2002) pour violon seul prend son titre et sa source d'un extrait du Pierrot Lunaire de Schœnberg. Œuvre récente, de la «troisième pratique» du compositeur, elle correspond selon les propos de celui qui l'a conçue au moment ou «[ses] convictions esthétiques fondaient comme la neige au soleil de Californie». Pièce longue, néoromantique, elle n'épargne pas son interprète – impeccable – mais ressemble à un terrible pensum violonistique, une sorte d'étude magistrale de tous les traits d'orchestre du répertoire post-romantique.

A l'inverse Good bye pour violon et guitare vient de la plume d'un jeune loup de 20 ans. Œuvre qui se veut anti-conformiste, elle mêle une écriture aride à un jeu scénique des musiciens digne de Mauricio Kagel. Guitariste et violoniste s'échangent des clins d'œil et regards divers avant de commencer à frotter l'archet du violon sur les cordes de la guitare. Puis chacun reprend son rôle pour finir sur une parodie de sérénade. Yta III pour violoncelle seul (1987) garde cet ascétisme et joue sur toutes les facettes de l'instrument. , de profil (et non face) au public, défend avec conviction cette pièce exigeante et redoutable tout en étant d'une grande inspiration. La neige n'aurait pas du fondre au soleil, fût-il de Californie.

Crédit photographique : © DR

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