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Festival Présences 2011 : Salonen aux limites du pays fertile

Onzième concert de la série «Présences», consacré aux concertos d', alternant avec des œuvres pour chœur a cappella du même et de son contemporain le Suédois .

Two Songs from Kalender Rög sont dans une rigoureuse tradition d'écriture chorale. Les voix se répondent les unes aux autres, certains pupitres assurent une ligne mélodique pendant que d'autres ont une fonction rythmique. De la composition solide, bien écrite pour les voix, qui ne peut masquer l'influence de Ligeti (Pápainé, Lux Æterna), mais qui souffre d'une interprétation trop mécanique de la part de Sequenza 9. 3 : les sopranos sonnent aigres, l'ensemble manque de souplesse et le pupitre de basse semble en retrait. Ces mêmes défauts se retrouvent dans Endelss Sky de Hillborg, bien que l'écriture en soit plus lyrique. Et une fois encore, Ligeti est appelé à la rescousse créative (on y entend ça et là La Nuit / Le Jour).

Coté orchestral, Les Siècles défendent au mieux deux œuvres parfois bien mal fagotées. Le Concerto pour saxophone alto, œuvre de jeunesse, lorgne vers Maurizio Kagel tout en jouant sur la virtuosité. Malgré des effets saisissants d'orchestration, cette pièce pêche par quelques maladresses (premier mouvement exclusivement joué aux vents et percussions, second mouvement exclusivement dévolu aux cordes) et souffre de longueurs que ni l'orchestre ni le soliste – excellent – ne peuvent faire oublier. Le Concerto pour piano, bien plus récent, est celui des «convictions qui ont fondu comme neige au soleil de Californie». Œuvre longue, boursouflée, kaléidoscope de Gershwin, Ravel, Rachmaninov et John Adams, ni la précision de la direction de ni l'engagement de ne réussissent à élever un morceau d'une telle lourdeur.

Crédit photographique : © N. Roux dit Buisson

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