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La marque Ilan Volkov

Bien connu en France où il est l'invité régulier des orchestres de Paris et de Toulouse, le chef revenait à la tête de l' au pupitre duquel il s'était déjà produit il y a 2 ans. Cet intelligent programme dominical intitulé «folkore et innovation» avait attiré un large public titillé par la présence du virtuose , second lauréat du Reine Elisabeth 2011 et qui est à l'origine d'un buzz dans le milieu du classique avec de nombreux fans attentifs et admiratifs. Mais, le pianiste s'est fait voler la vedette par le chef !

Connaisseur des musiques du XXe siècle qu'il dirige et enregistre avec voracité, a galvanisé un orchestre national, concentré et précis, comme rarement sous cette battue très technique et assez tellurique. Le concerto românesc de Ligeti, œuvre de jeunesse, est une belle pièce d'introduction avec son inspiration folklorisante et certains passages ou ruptures abruptes que le compositeur développera dans ses partitions ultérieures. Dès les premières mesures, l'observateur est séduit par les belles couleurs des cordes et par la prestation des vents. Les cors, soumis à rude épreuve par Ligeti, s'en sortent très bien, même si le fini technique n'est pas toujours des plus optimaux.

Après la pause, le chef se lançait à la conquête de la très rare suite du Prince de Bois de Bartók. De cette pièce expérimentale qui évolue à travers des influences de Strauss, Debussy et Wagner, Volkov trouve le ton juste, soignant une opulence orchestrale mais ne perdant pas de vue la radicalité de certains alliages instrumentaux. La masse orchestrale sonne avec une belle puissance, une homogénéité et surtout une précision dans les dynamiques que l'on connaît relativement rarement dans les rangs de la formation fédérale belge. Visiblement heureux du travail réalisé par le chef, les musiciens l'ovationnent à juste titre.

Entre ces deux pièces, le piano d' étincelait dans une partition qui ne demande qu'à briller naturellement. Si le pianiste aime visiblement jouer au «virtuose inspiré», l'artiste possède une technique des plus sures et une belle variété de touchers qui font merveille dans cette pièce de démonstration. L'orchestre n'est pas en reste et s'amuse sous la direction, toujours précise et stylistiquement juste, d'. Assurément, Bozhanov possède la charisme et l'inspiration pour s'imposer comme un grand des années 2010. Quant à Ilan Volkov, on espère le retrouver au plus vite à la tête d'orchestres belges.

Crédit photographique : Ilan Volkov © Simon Butterworth

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