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Flute o’ clock, now!

Petite anthologie pour flûte, ce disque présente, en un peu moins d'une heure, une sélection de morceaux de la seconde moitié du XXè, à partir de Dialodia de Maderna pour finir avec Tierra…tierra du contemporain Luzuriaga.

La clé de lecture est la recherche d'un équilibre entre son et silence capable de déclencher de fortes images intérieures. Le son évoquant avec ses silences, déformations et dissonances, la violence et la douceur de la réalité qui nous entoure, mais surtout sa variété. Masque de Tōru Takemitsu en est un exemple qui fait référence à la culture japonaise. Les deux flûtes jouent le rôle des acteurs du théâtre du nô essayant d'émuler avec leur phrasé la mélodie de la langue japonaise. La notion de temps est très flou ; il ne s'agit pas un temps réel mais un temps intériorisé et personnel.

Synchronie de , se place dans le même esprit d'évocation du Japon à travers la création d'un dialogue virtuel entre Occident et Japon. Conçu originairement pour deux flûtes, le shakuhachi (flûte droite à embouchure libre en bambou japonaise) a plus tard substitué une flûte pour mieux donné l'idée d'un lien entre le son et la nature. Les nombreux éléments sonores qui vont du silence au son efforcé, rappellent les batailles des samurais et leur double esprit de la collectivité et individuel.

Loin d'exprimer la beauté esthétique du son, les deux exécutrices en révèlent sa signification plus profonde avec simplicité et économie des moyens. Il n'y a rien de sophistiqué ou de très recherché dans leurs interprétations sinon l'envie de montrer à l'auditeur la variété sonore que cet instrument peut produire. Ce qui est particulièrement significatif dans la pièce finale de , Tierra…tierra… Au travers de forts contrastes sonores obtenus alternant le piccolo à la grande flûte et à la flûte alto, les deux interprètes essayent d'exprimer la sensation de dépassement des limites de fixité et mouvement.

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