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Zimmerman et Vasquez, émulsion forte!

Prenez , un chef vénézuélien qui vient à peine de dépasser ses cinq lustres et marche lestement sur les traces fortement médiatisées de Gustavo Dudamel. Associez-le au violoniste allemand , dont la carrière s'est développée sur une pureté du style sans adjonction de belles histoires personnelles. Plongez-les dans les deux concertos de Szymanowski dont Zimmermann s'est fait le champion (voir son disque Sony, Clef ResMusica). Observez l'alchimie… l'émulsion prend !

Le Concerto n°1, œuvre féérique et extatique, ne s'ouvre pas avec la magie chambriste qu'un Boulez sait y insuffler (DG, Clef ResMusica), mais Zimmermann dégage une liberté, une décontraction incroyable (qui n'est pas du relâchement), qui lui permet de vivre la musique avec les musiciens de l'orchestre. A l'opposé de ces artistes qui s'isolent dans leur statut de soliste, il se place comme un musicien de chambre – qu'il est d'ailleurs avec sa formation du Trio Zimmermann (voir son disque Mozart chez Bis récemment paru). Le violoniste reprend la partition pour le Concerto n°2, d'une rusticité rurale plus introvertie. Adoptant une attitude plus concentrée, Zimmermann n'y est pas moins idoine.

Afin de montrer sa palette de couleurs et de dynamiques, a encadré les concertos par deux œuvres fort différentes mais unies par le sens de l'effet orchestral, le post-romantisme de dans Don Juan, et les brillantes danses du Tricorne de Falla. Alors que trop souvent dans un concert symphonique la première pièce ne sert que de tour de chauffe aux musiciens avant qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes dans l'œuvre suivante, ici le Philharmonique donne le meilleur de lui-même dès le Don Juan servi en ouverture. L'humeur générale était au beau fixe entre le public, l'orchestre, le chef et les solistes, au point de voir l'orchestre et le public scander ensemble leurs applaudissements. Avec un programme varié et rendu original par la présence de deux concertos, des musiciens portés collectivement par la musique, sa poésie et ses joies, il y avait un petit air de fête à Pleyel.

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