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Clôture d’une tournée

& Choir

L'approche de Pâques est comme tous les ans une aubaine pour les amateurs (et les interprètes) des oratorios et passions de . , en fin connaisseur du Cantor de Leipzig, à la fois en tant que chef, claveciniste et organiste, se taillait cette année la part du lion en donnant la Passion selon Saint Jean à treize reprises en quatorze jours à travers l'Europe, essentiellement dans des théâtres et auditoriums ! Avec ses musiciens du & Choir, il achevait cette grande tournée par Paris, le jour du Vendredi saint (l'œuvre, dans sa première version, 1724, fut créée le même jour, à Saint Nicolas de Leipzig). Assurant le continuo (et s'autorisant de petits ornements parfois un peu fantaisistes), dirige comme à son habitude de l'orgue positif un ensemble relativement réduit : un chœur d'une vingtaine de chanteurs, l'orchestre étant sensiblement de la même dimension. Les récitatifs et arias étaient interprétés par quatre solistes, le jeune ténor Tilman Lichdi assurant également la partie d'Evangéliste, les personnages secondaires (Pilate…) étant quant à eux tenus par des membres du chœur. Mis à part le silence entre la première et la deuxième partie, enchaîne les numéros sans traîner. Le chef peut s'appuyer sur une équipe homogène de solistes, rompus à ce répertoire, d'un orchestre et d'un chœur de bon niveau, il sait relancer le discours (dans le chœur d'ouverture, par exemple) mais peine néanmoins à convaincre pleinement par un manque de relief, de dramatisation. On a du mal à croire au drame qui se joue avec un Evangéliste certes appliqué mais relativement peu expressif. , sobre, assure plus qu'il ne bouleverse dans le rôle de Jésus et l'on peine à être ému par le contre-ténor dans les fameuses arias Von den Stricken meiner Sünden et Es ist vollbracht. La soprano , par la fraîcheur de sa voix, est plutôt convaincante et délivre en particulier une version touchante de l'aria Zerfließe, mein Herze.

La joie manifeste et sincère de Ton Koopman au moment des saluts (admiration pour Bach, soulagement de la fin d'une tournée certainement épuisante…) est communicative auprès du public, on regrette néanmoins de n'avoir pas plus vibré à l'écoute d'une œuvre aussi forte que la Passion selon Saint Jean.

Crédit photographique : Ton Koopman © Jaap van de Klomp

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