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Un quatuor en cache un autre

Festival de l'Epau

Quand deux quatuors jouent l'un après l'autre en un même concert, immanquablement les comparaisons sont inévitables, surtout dans des répertoires très voisins. Quand un des ensembles est le , l'autre formation, autant professionnelle soit-elle, ne peut faire face… C'est la cruelle expérience que vient de vivre le .

Les Ysaÿe ouvraient le bal avec le Quatuor n°1 de Brahms. Un jeu engagé certes, mais neutre. De la belle ouvrage, monté au cordeau, mais dans lequel il manque un je-ne-sais-quoi qui rend cette musique encore plus vivante. Du coup les aléas du concert, avec ses imperfections, n'en paraissent que plus flagrants. Le rare Quintette à deux altos de Dvořák par les Talich et le renfort de Miguel Da Silva donne raison à ce premier sentiment mitigé : du son, du très beau son, un engagement physique réel, une homogénéité de l'ensemble à couper le souffle, bref un orchestre à cordes en miniature. Le Quatuor «Sonate à Kreutzer» de Janáček (qui fait référence à Tolstoï et non à Beethoven) par les mêmes confirme cette excellence. Les Talich sont ici de plus au cœur de leur répertoire. Et la comparaison, inévitable, est encore plus cruelle pour les Ysaÿe dans le Sextuor n°2 de Brahms, renforcés par Vladimir Bucac et Petr Prause. Le déséquilibre sonore est flagrant entre les deux «invités» et le quatuor en place. Peut-être un véritable octuor – celui de Mendelssohn pour ne pas le citer – aurait pu permettre d'effacer les différences.

Crédit photographique : © Eric Manas

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