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Vienne sur les bords de l’Oise

Cette nouvelle exhumation de l’INA est le parfait témoignage d’une époque révolue : celle où la troupe de l’Opéra de Paris n’était pas encore un souvenir, et où on ne dédaignait pas de chanter l’opérette en traduction française.

Bref, voici une Chauve souris, et surtout pas une Fledermaus, dont l’action se situe à Pontoise, après tout, l’argument provient à l’origine d’une comédie de Meilhac et Halévy. L’ouvrage s’embourgeoise en passant, perd son fameux chic viennois, ne se différencie plus trop de l’Auberge du Cheval Blanc ou de Véronique. Le champagne ne coule plus à flot, il est remplacé par le vin blanc, celui qu’on boit sous les tonnelles. On aime ou on n’aime pas, pour notre part, peut-être avons-nous trop enduré, adolescente, ces programmes du dimanche après-midi sur la télévision familiale, pour en apprécier toute la saveur.

La distribution est pourtant ce qui se faisait de mieux à l’époque, et peut-être n’a-t-elle jamais été égalée dans le genre. La plupart des interprètes étaient des habitués du Palais Garnier avant la tornade Liebermann, qui les a obligés à aller chanter sous d’autres cieux. Les dames sont charmantes et un peu trop pointues, les messieurs solides et bien-disant. Le prince Orlofsky est interprété par un homme, c’est le cartésianisme français… L’orchestre n’appelle pas de remarques particulières, et la mise en scène, bien dans son époque, est très proche de celle d’« au théâtre ce soir »

Nostalgie quand tu nous tiens. ou pas ? Peut-être ce DVD est-il à recommander aux plus vieux ou aux plus jeunes, et pas aux quinquagénaires, qui ont subi, plus qu’apprécié, ces diffusions télévisuelles. D’un autre côté, un de ses concurrents les plus sérieux sur le marché est l’abomination salzbourgeoise de l’ère Mortier. Alors, pourquoi pas ?

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